
Le Mené, territoire pionnier
Ce sont ses acteurs qui en parlent le mieux de ce Mené, territoire pionner, qui ne voulait pas mourir ! Ne rien lâcher, ne rien subir, se réinventer et surtout s'ancrer dans le local, le durable et le solidaire, telle pourrait être la devise que ces femmes et ces hommes qui ont oeuvré ses 60 dernières années suite à l'appel à la mobilisation et à l'action de l'abbé Paul Houée, l'éveilleur de territoire ! Les résultats sont là, tangibles avec un territoire à énergie positive engagé dès la première heure avec des projets novateurs et ambitieux en faveur d'un développement durable et local. Cet engagement a permis au Mené de se distinguer et d'être reconnu bien au-delà de ses frontières, jusqu'à recevoir une distinction remise par Ségolène Royal lors de la COP 21 à Paris ! Le 17 octobre prochain sera une très belle occasion de mesurer le chemin parcouru et surtout de continuer à se projeter vers un avenir des souhaitables !
Celui qui ne sait pas d'où il vient ne sait pas où il va ! Retour en images sur 50 ans d'histoire
Paul Houée, un éveilleur de territoire

À la fois prêtre, maire et sociologue, Paul Houée est un personnage hors-norme, viscéralement attaché à ce Mené qui lui est cher, véritable laboratoire par ce théoricien et praticien du développement local. Il a su mettre ses convictions au profit de son Pays du Mené, imprégnées par la pensée du Père Louis-Joseph Lebret et par la philosophie d’Economie et Humanisme.
« J’y découvre la force des territoires, ces lieux dont le rôle est fondamental dans l’essor de toute vie humaine. Pour autant, je devine très vite que ces territoires doivent être ouverts pour vivre. Et que le développement se situe au croisement des forces endogènes et exogènes, du sectoriel et du local ».
C’est à partir de 1965 qu’il s’est efforcé de mobiliser bon nombre de forces politiques, économiques et sociales locales autour de la nécessité de réagir pour sauver un Mené qui connaissait alors chômage, départs de jeunes, excédent de décès sur les naissances et même disparition de fermes…
Un Mené menacé mais un Mené qui ne voulait pas mourir.
« Nous créons alors un Comité d’expansion qui fut le premier comité de pays à voir le jour en France. Certains disent qu’ à ce titre, on est entré dans les livres d’histoire ! En tous cas, on s’active : l’une de nos premières victoires fut la reprise des abattoirs Gilles par le groupe Leclerc, avec l’essor du site agro-alimentaire Kermené que l’on connaît à présent. Par la suite, avec des hauts et des bas, la création d’un Plan d’aménagement rural a contribué à fédérer les initiatives qui n’ont cessé de se succéder : progressivement, l’espoir est revenu avec tout le travail entre autres, autour de l’autonomie énergétique dans cet irréductible bout de terre des Côtes d’Armor. On est sorti de l’anonymat et de l’oubli ! »
L’idée est que l’essor de tant de sources d’énergies durables et diverses devrait faciliter l’implantation d’activités nouvelles, qu’elles naissent d’initiatives locales ou qu’elles viennent d’ailleurs.
Parce que, paraphrasant l’adage célèbre, Paul Houée n’a eu de cesse de dire que « de plus en plus il faut penser global pour agir local ! »
Le Mené, territoire à Energie positive
Le Mené est un territoire agricole qui est devenu précurseur dans les énergies renouvelables.

Cette dynamique s’est enracinée dans cette longue histoire de luttes locales qui remonte aux années 1960. Elles ont été marquées par quelques figures fortes, comme Paul Houée, prêtre, chercheur à l’Inra et maire de Saint-Gilles-du-Mené. A l’époque, la préoccupation est de maintenir des emplois dans un territoire rural mono-agricole sur le déclin. L’intérêt pour les énergies renouvelables émerge plus tard, au début des années 2000.
La politique énergétique s’est mise en place sur 20 ans en devenant de plus en plus ambitieuse, jusqu’à se fixer l’objectif de l’autonomie énergétique en 2025. Tout est parti de la volonté d’un groupe d’agriculteurs de trouver des solutions pour gérer leurs déchets organiques. Ils ont découvert en Europe du nord qu’ils pouvaient les transformer pour produire de l’énergie grâce à la méthanisation. Le projet Géotexia mettra toutefois 11 ans avant de se concrétiser grâce à l’appui financier de la Caisse des dépôts et des industriels locaux dont Kermené. Les élus, dont beaucoup sont agriculteurs, ont pris conscience de l’intérêt de développer la production d’énergies renouvelables car c’est de l’argent qui reste sur le territoire et cela conforte l’économie locale. Très vite, il y a eu une envie partagée de créer un mix énergétique à partir des ressources naturelles disponibles.
Cette politique énergétique lui vaut d’être reconnu comme Territoire à Énergie Positive (TEPOS).
La loi de juillet 2015 sur la transition énergétique a mis en place un fonds spécial d’1,5 milliard d’euros pour renforcer les initiatives locales exemplaires en matière de transition énergétique. Le territoire du Mené a été retenu parmi 212 collectivités sélectionnées comme “ territoires à énergie positive pour la croissance verte » (TEPCV). Il a obtenu à ce titre une enveloppe de 500 000 euros.
Depuis plus de 20 ans, argent public et privé confondu, 30 millions d’euros ont été investis dans les énergies renouvelables au Mené. La subvention TEPCV du ministère de l’Écologie représente un peu moins de 2% de cette somme.
Retrouver les principales réalisations dans la rubrique, le Mené, commune engagée en faveur du développement durable.
le 17 octobre prochain, une journée exceptionnelle pour marquer les 60 ans de ce territoire pionnier

